Sandrine Riart
Psychologue à domicile
 
Sandrine Riart, Psychologue à Saint-Clar-de-Rivière
 
 
Disponible aujourd'hui de 9h à 12h30 et de 14h à 19h
 
06 19 28 29 10
 
101 Rue des Savonniers, 31600 Saint-Clar-de-Rivière, France

Animer un véritable atelier mémoire


  Qu'est ce qu'un atelier mémoire ? Comment cela fonctionne ? Qu'est ce qui est important ? et comment le préparer et l'animer ?

Ce sont les questions qui me paraissent intéressantes à évoquer aujourd'hui pour tous les collègues qui souhaitent se lancer ou améliorer l'animation de leurs ateliers mémoire. Si vous lisez jusqu'au bout, vous aurez peut être même droit à des liens et à des supports pour vous y aider...

 

      Qu'est ce qu'un atelier mémoire  ? 

  Il s'agit de séances animées à une fréquence déterminée, proposées à des personnes âgées afin de stimuler leurs fonctions cognitives, notamment la mémoire. Les objectifs sont multiples : stimuler et maintenir les capacités préservées, renforcer l'estime de soi, favoriser le lien social, etc.

  Ils sont généralement animés par des professionnels formés tels que les psychologues.

  On les retrouve dans les EHPAD, dans les institutions gériatriques de façon générale, mais aussi dans les communes, les CCAS, les associations etc. J'ai animé, pour ma part, des ateliers dans différents EHPAD, et en lien avec une communauté des communes pour la prévention des plus de 60 ans, auprès d'une population tout venante. 

 

      Quel fonctionnement proposer ?

  Comme pour tout atelier, il convient de définir un but, un ou des objectifs. Quelle est notre intention en proposant cet atelier ? Qu'est ce que cela va apporter aux personnes ? de quoi ont elles besoin ? 

  Le fonctionnement dépendra en grande partie de notre objectif. Il faut évidemment définir les personnes à qui le proposer. S'agit il de personnes présentant des troubles cognitifs légers ? modérés ? sans trouble ? Les personnes qui présenteraient des troubles cognitifs importants ne pourraient pas tirer bénéfice de ce type d'atelier, au risque de se retrouver en échec (la stimulation cognitive étant toujours possible par d'autres biais). On va privilégier un groupe fermé, afin de pouvoir installer une dynamique de groupe et permettre une évolution au fil des séances. Il est important également d'avoir un groupe de personnes qui présentent des difficultés assez proches, pour que les exercices proposés soient adaptés au plus grand nombre. Cela permet aussi de s'identifier plus facilement pour les membres, afin de partager leurs difficultés ou leurs ressources.

  La fréquence dépendra de certain nombre de facteurs : environnement, possibilités, contraintes... Des ateliers proposés toutes les semaines sur une période définie, tout comme des ateliers proposés tous les 15 jours, toutes les 3 semaines ou 1 fois par mois, sont des possibilités. Je ne conseillerai pas au delà d'une fois par mois.

  La taille du groupe est importante aussi, il faut minimum 3-4 personnes et 10-12 maximum. Je trouve qu'autour de 8, c'est pas mal. 

Pour permettre aux personnes de percevoir leur évolution, j'ai confectionné un petit livret afin que les personnes notent leurs attentes, leurs difficultés éventuelles au 1er atelier, et au fil des séances, elles peuvent noter des commentaires sur leur ressenti général, les difficultés ou les facilités et ce qui a pu les aider. 

 

      Comment le préparer ? 

  Préparer son atelier démarre avec la préparation des participants : quelles sont leurs envies ? leurs difficultés ? leurs attentes ? leur donner les éléments pour comprendre ce à quoi ils vont participer, les objectifs. Il est nécessaire d'avoir une idée de leur fonctionnement cognitif, bien que je ne sois pas une grande fan des tests d'évaluation cognitive, cela permet néanmoins d'avoir une vision globale du fonctionnement de la personne, notamment quand on ne connait pas suffisamment les participants. Quand je travaillais en EHPAD, je connaissais les résidents et cela me permettait de définir les ateliers adaptés sans avoir de test à faire passer en amont (les entretiens cliniques et les observations au quotidien fournissent suffisamment d'informations). 

  La première séance est fondamentale. Il est primordial de poser les bases du fonctionnement (des règles de vie en groupe : comme le non jugement, respecter la parole de l'autre, la bienveillance...). Un temps de présentation de chaque participant et de l'animateur est bien évidemment essentiel à penser (le tour de table, une présentation plus ludique avec une anecdote à raconter, une image à choisir qui représente le mieux la personne ou un aspect ...). La dynamique de groupe s'instaure dès cette première séance, donc pointer les éléments de ressemblance parmi les participants, solliciter les réactions des participants, leurs interactions participera à la création et le sentiment d'appartenance au groupe. 

  Les exercices doivent être variés et adaptés aux aptitudes des participants. Je propose en général 3 à 4 activités par atelier (sur une durée d'1h30), avec par exemple des exercices sur la mémoire à court terme, sur la concentration et sur la mémoire à long terme ou le langage. J'apprécie aussi de les faire choisir des mots en début de séance, à rappeler à la fin de la séance et à la séance d'après, ce qui permet de travailler plusieurs fonctions à la fois et d'avoir une forme de rituel pour notre groupe. Je leur demande aussi de rappeler les prénoms des participants au début de l'atelier afin de travailler la mémoire mais aussi l'appartenance au groupe. Ne pas oublier de varier les supports, de stimuler toutes les fonctions cognitives (les différentes mémoires y compris sensorielle, le langage, la reconnaissance, l'attention, les fonctions exécutives, l'orientation spatio-temporelle... Il m'arrive de proposer des niveaux différents à certains exercices pour adapter selon les participants. Je m'explique : je donne un exercice sur des additions à faire, j'en donne 5, si certains ont terminé avant, que cela semble simple pour eux, je leur en donne des plus complexes.

 

      Des idées pour mener votre atelier ? 

  On est parfois à court d'idées, de temps, on recherche donc des supports déjà réalisés ou des idées pour varier. Je vous livre quelques idées que j'ai pu utiliser en espérant que ça puisse vous inspirer et des sites  qui peuvent aider.

  J'ai essayé pas mal de supports différents au cours des années, pour varier les plaisirs pour les personnes et pour éviter l'ennui pour moi aussi ! Dans les classiques, on retrouve les expressions à retrouver, les anagrammes, les exercices de fluence verbale, les contraires, les synonymes, les familles de mot, le petit bac, retrouver des pays, des monuments, des plats, mais aussi retrouver des différences, des ressemblances, évocation de souvenir en lien avec des mots, des images, le loto des odeurs et des goûts, des jeux comme le doodle, des charades, des photos ou objets personnels, des quizz, des épreuves de calcul, des phrases, mots ou textes à mémoriser...

On peut prévoir des thèmes pour les séances comme les saisons, l'école, l'enfance, le travail, la famille, les pays, la cuisine...

  J'aime beaucoup les fiches d'Annie Cornu Leyrit des éditions DeBoeck, 300 fiches pour la stimulation cognitive de la personne âgée, autant pour les personnes qui ont des troubles que pour celles qui n'en ont pas. 

  Voici également des idées de site pour trouver des supports : 

 

     Comment l'animer ? 

  Il faut trouver le bon dosage dans l'animation entre insuffler, stimuler et leur laisser suffisamment de place, les rendre acteurs de l'atelier. Il convient aussi de réguler les temps de parole, d'accorder de l'importance à chaque membre du groupe, par un regard, un mot et la distribution de la parole. Animer suppose de faire preuve de patience, de maitrise, mais aussi de tenir le cadre, d'avancer durant la séance et le déroulé des différents exercices. Encourager, valoriser sont les maitres mots, ne surtout pas pointer les difficultés, ne pas leur renvoyer un sentiment d'échec. J'utilise beaucoup l'humour, cela permet de dédramatiser les erreurs éventuelles et de passer un moment agréable, car cela reste le plus important.

  Observer et analyser pour savoir vers qui apporter davantage de soutien et d'aide durant l'atelier. Adapter aussi son aide en fonction des besoins de la personne, comme par exemple, aider une personne malvoyante uniquement dans la lecture et l'écriture, placer une personne malentendante à côté de vous, etc. 

  J'accorde un moment d'échanges pour démarrer l'atelier, sur l'humeur de chacun et à la fin de l'atelier sur le vécu de l'atelier. Le dernier atelier est un moment important pour faire le bilan des séances passées (ressenti, difficultés rencontrées, points forts, ce qui a pu les aider, ce qu'ils aimeraient continuer à travailler). 

Si vous souhaitez mettre en place un atelier mémoire, retrouvez mes coordonnées ici contact

 

 

 

 


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